L'historienne Judith Rainhorn étudie dans un ouvrage la nature des migrations des populations italiennes vers les deux destinations principales qu'elles se sont données de 1880 à la veille de la Seconde Guerre mondiale : Paris et New-York. Faisant un va et vient constant entre les deux villes d'accueil, l'auteur y définit l'environnement d'alors, puis son mode d'appropriation par les migrants. Elle y détaille les évolutions de la structure familiale et les modes de vie (les pratiques religieuses, les loisirs, la sociabilité et les engagements politiques) mais également le travail de ces migrants, leurs métiers, leurs statuts. L'ouvrage fait aussi ressortir les dissemblances et les analogies du modèle d'intégration français universaliste d'avec le modèle américain multiculturaliste "aux rapports sociaux nécessairement ethnicisés".